“Homos, comme ils lisent”, c’est le petit ghetto à pédés de la Fnac, un rayon pour eux tout seuls. C’est le petit côté nazi de la Fédération nationale d’achat des cadres. C’est aussi l’ambiguïté du ghetto : on les pousse là où ils veulent aller, en fin de compte. Décidément, encore une fois j’ai l’impression qu’il n’y a plus de pédés, qu’il ne reste plus que des caricatures plaçant mal leur fierté dans le cul. Bon, mais on va encore me dire que je suis nostalgique, alors je me calme.
Un peu plus loin, grande, avec de longues jambes et de jolis reins cambrés comme il faut dans un jean semi-moulant, une chevelure châtain veinée de blondeurs un peu vulgaires, un minois de fillette perverse. Et puis cet appétit, cet enthousiasme qui se mélange à son teint lui donnent un joli vernis.
Je l’observe de dos tandis qu’elle fait son choix dans les étagères réservées à la “Littérature érotique”. Ce sont plutôt des hommes qui traînent là d’habitude, ou des lycéennes en bande qui gloussent nerveusement en tripotant les jaquettes ; ou encore des femmes d’une quarantaine d’années, frustrées, incapables de se payer un gigolpince à cause de ce satané crédit contracté à trente piges et qui court sur vingt – c’est plus rare de voir une femme épanouie y faire ses courses.
Je repose le volume prétentieux de Dantzig que je soupesais des deux mains, m’empare d’une biographie de Diderot et l’accoste, après qu’elle s’est penchée une troisième fois vers l’étagère d’en bas…
Commentaires
J'en déduits que vous fréquentez la Fnac St Lazare. Nous nous y sommes peut être croisés; le rayon poésie faisant face au rayonnage érotique
Tenez Monsieur le Lapin une petite "Dideroterie" à grignoter pour votre petit déjeuner :
"Un homme de lettres peut avoir une maîtresse qui fasse des livres ; mais il faut que sa femme fasse des chemises."
Je fréquente toutes les Fnac de Paris, Tlön, et St-Lazare est une de mes préférées, en effet. Je songe d'ailleurs à publier un guide des Fnac-Virgin-Gibert de Paris.
Si vous cherchez un collaborateur, je suis votre homme
Comme j’ai déjà un projet de guide des lignes de métro les plus joliment fréquentées avec un clochard allemand de mes amis, laissez-moi un délai de réflexion…
C'est Gibert là le mieux. Enfin, j'dis ça, j'dis rien (c'est ma devise).
(je comprends pas ce qui se passe chez Haute gueule et Fort en tête, mais les liens vers mon site ne fonctionnent nulle part. Certains diront que c'est pas un mal, mais je ne me l'explique pas et ça m'intrigue)
tu l'as accosté..mouias mais la suite?
Eh alors? Eh alors? Eh alors?
Héhé! Zoro est arrivé hé hé, sans s'pressé, héhé, le grand Zoro, avec sa cape et son épée...
L'amateur de latin de cuisine se satisfaira aussi de Glaudium in vaginam (mélange de Gladium et Gaudium).
Certes. Mais enfin, la suite, quoi!
Enfin, Monsieur le lapin, la suite ! Puisqu'on vous en prie... Le lapin, en la circonstance, a t-il mérité son nom ?
Disons que nous pourrions confronter nos points de vue, Tlön, et faire une moyenne, comme Gault & Millau.
Je propose de juger les supermarchés suivants (Fnac St-Lazare/Montparnasse/Italie/Châtelet/Ternes, Virgin Champs-Élysées/Barbès, Gibert) sur les critères suivants :
- Jolies filles : /****
- Goujaterie des vendeurs : /moins**
- Stock : /**
- Renouvellement du stock (à St-Lazare, ils ont toujours un temps de retard, sans doute pour bien montrer qu'ils relèvent du service public, vous avez remarqué ?) : /**
- Possession d'ouvrages sulfureux : /**
D’autres idées ?
Pourquoi pas moquette épaisse ou linoléum?... choix de l'ambiance sonore dans les rayons musicaux et acoustique générale, éclairage agressif rendant les filles moins jolies, et prix à oeuvre égale (exemple: la fnac est toujours à quelques euros au-dessus de Gibert, et n'a pas de rayon occase)
N'en fais pas trop dans la complicité s'il te plaît Lapin. Je vais finir par croire que tu aiguises tes couteaux sur moi.
C'est vrai qu'il est fabuleux ce vendeur ! Au petit comptoir entre les Pléiades et les livres de poche, c'est bien ça ?
C'est peut-être l'habitude de ce Skoteinos de tester la sexualité des vendeurs de la Fnac, je m'en garderais bien, je trouve leur uniforme beaucoup trop répugnant (et la moquette, Pim, le tout zéro pointé).
Et la littérature ne me sert pas du tout à draguer, moi, mais la FNAC : ça n'a rien à voir !
Exact pour le vendeur, il a la facheuse habitude de commenter haut et fort ses moindres faits et gestes.
Peut-être manque-t-il un verbe après "mais la FNAC" je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
C'est la FNAC qui me sert à draguer, pas la littérature. Vous aussi vous trouvez que j'élide trop ?
La FNAC n'est peut-être pas un mauvais lieu pour entreprendre les jeunes femmes ; mais FNAC pour FNAC, choisissez plutôt celle des Ternes, qui tout de même est un plus bel endroit...
Moi qui allais à la Fnac pour lire comme tout le monde... Je n'avais rien compris.
Sinon, pour les filles, j'aime beaucoup la Hune.
Je vous retrouve bien là Cavalier : toujours joindre l'utile à l'agréable ... seriez-vous un peu Lapin sous votre casque ?
"frustrées sexuellement". C'est en trop. On avait compris et cela casse le rythme.
Cordialement.
Merci pour cette balade chez Beate Uhse. J'attends, moi aussi, la suite.
Fnac St-Lazare : employés de bureaux quelques filles en tailleur, un vendeur pédé (pas vu depuis un certain temps)
Montparnasse : à chier
Italie : à chier
Châtelet : des noirs et des pédés, vendeurs peu disponibles, quelques ménagères de passage avant le RER
Ternes : des vieilles du quartier et des cadres, bon rayon philo cependant
Virgin Champs-Élysées : à chier comme tout Virgin, des meufs ? populace
Barbès : ?
Gibert : le top, mais que des étudiantes malpropres et des étylo-tabagiques au rayon Heidegger
Synthèse : la librairie n'est un lieu de drague que pour celui qui prépare un roman
Je crois que j'ai affaire aux Castor et Pollux de la blogoxie (Tlön et Skotéinos)…
Je défendrais Virgin en disant que les nouveautés arrivent plus vite qu'à St-Lazare, que je préfère le rouge au vert et kaki, que les vendeurs font moins partager à la clientèle leurs vannes de PEGC ratés, que les vieilles bobos du 16e font moins les malines que les jeunes bobos du 5e, bref que les Champs-Élysées sont beaucoup plus cosmopolites !
Mentions spéciales aux sinistres librairies J. Vrin (caissière, j'espère que c'est pas ta femme) et Compagnie (sous-sol, surtout), quoique toutes deux fort bien achalandées.
Un soir d'octobre, j'achète cette merde de journal Cancer! chez Compagnie et la caissière (un boudin-crado-gauchiste avec un genre de dreadlocks) me dit : « Ouh la ! C'est d'extrême droite, ça, non ? » — « N'ai-je donc pas l'air d'extrême droite, mademoiselle ? ». Trop ouf.
J'avoue un faible pour la Fnac des Ternes Encore que le rayon roman policier y ait quasiment doublé ce qui ne prélude rien de bon.